EN GROS :
Le township sud-africain, quartier résidentiel pavillonnaire réservé aux Noirs et aux Métis et construit en nombre sous le régime d’apartheid semble être une forme urbaine très éloignée du grand ensemble. Cependant, une analyse plus approfondie de ce cas permet d’éclairer l’objet de nos comparaisons : en effet, le township correspond à notre définition de travail du grand ensemble, par sa taille et sa place dans la ville. L’étude de sa morphologie, de son histoire, de ses normes, de l’idéologie et du projet social qui le sous-tendent montre en quoi il a en fait perverti ce modèle, pour en présenter une image paradoxale mais éclairante.
Le cas sud-africain dans la pensée sur la ville est très souvent compris comme une exception, une divergence, un cas extrême : l’histoire nationale, marquée par la ségrégation, puis par l’apartheid (1948-1994) aurait causé une différence dans la nature même des villes sud-africaines. Jacques Lévy a ainsi évoqué, parlant de l’apartheid, un « crime contre l’urbanité ». De fait, la ville sud-africaine sous le régime raciste présente un modèle ségrégatif très épuré – la brutalité et la rigueur inhumaine avec lesquelles il fut appliqué étant pour beaucoup dans cette épure. La ségrégation se fait d’abord par un zonage très strict entre quartiers résidentiels, zones industrielles, quartiers d’affaires, etc. Elle se fait ensuite par la définition de quartiers résidentiels raciaux dont le paysage, le bâti et ses normes, l’accès à la propriété foncière, les bâtisseurs, les acteurs, les équipements et les infrastructures dépendent de la « race » des résidents.
(souce Archive)
A SAVOIR !
L'Afrique du Sud possède l'un des plus hauts taux de criminalité au monde, avec une moyenne de près de 50 homicides par jour. Vous pouvez écouter le reportage de Frank Desoer, sur radio canada du 6 juin 2010 en cliquant sur le lien ci-après
le township (reportage de Frank Desoer : audio/vidéo)
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